Les élèves de terminale professionnelle en Gestion des Milieux Naturels et de la Faune (GMNF) du lycée Nature ont réalisé une fiction sonore pour la semaine nationale du son qui aura lieu du 21 janvier au 02 février.
 

Mise en place du projet : vous avez dit « sons de la forêt » ?

Les élèves de terminale professionnelle GMNF doivent réaliser un projet culturel dans le cadre de leur formation. Le projet s'oriente sur les sons de la forêt. Nous avons plusieurs partenaires : la fédération des chasseurs de la Vendée, le Centre Beautour et Graffiti Urban Radio. Le projet s'insérant dans le festival In Ouïe de la Roche sur Yon, nous travaillons aussi avec le collectif d'associations qui se mobilisent pendant cette semaine comme la Gâterie.
 

Patience et écoute

Les élèves vont travailler avec des zooms H4, H1 ou encore H2 : il est nécessaire qu'ils s'approprient le matériel pour la capture de sons futurs. La difficulté majeure étant de rester concentré pendant les temps d'enregistrement, un son parasité est un son qui ne peut pas être exploitable pour le montage et quand on enregistre dans la nature, on n'a pas des sons sur commande donc la patience et l'écoute sont indispensables.
 

Prise de sons nocturnes : « Pas de drame juste le brâme ! »

Notre première capture de sons s'est réalisée dans la forêt de Mervent de 18h30 à 22h. Accompagnés par la fédération de chasse de la Vendée, nous avons eu des explications sur des indices de présence de la faune en milieu forestier, et entre chaque lieu, nous avions une pause pour enregistrer : cor de chasse, oiseaux, criquets ont rythmé les débuts de nos prises de sons puis au fur et à mesure que la nuit avançait d'autres sons apparaissaient, criquet et hululement de la chouette et ce que nous attendions tous...le brâme du cerf. Les élèves sont restés postés avec leurs appareils pour prendre les sons : en hauteur sur les postes fixes ou près du sol. Ils laissaient l'enregistrement quelques minutes puis arrêtaient et pour d'autres, ils laissaient l'appareil pour avoir une ambiance sonore de la forêt. Une véritable écoute, une patience sans limite pour avoir de la matière sonore s'était installée dans le groupe.
 

Dérusher

Après cette aventure sonore exceptionnelle, il fallait écouter tous les sons, choisir les meilleurs. La partie s'est avérée un peu prise de tête. Certains avaient réussi à capter beaucoup de sons tandis que d'autres avaient toujours un peu les mêmes.
 

Sensibilisation aux sons faunistiques

Nous sommes allés au Centre Beautour, nous avons procédé à quelques enregistrements dans le petit bois puis nous avons ensuite rencontré Théophane You qui a cité quelques sites internet sur lesquels les élèves pourraient s'initier à l'écoute de la faune. Il leur a fait passer un blind test faunistique pour reconnaître les insectes, batraciens et oiseaux. Pas si facile que cela ! Nous ne sommes pas tous égaux pour écouter : il y a des fréquences que nous n'entendons pas tous, cela varie aussi avec l'âge alors il est important de ne pas écouter trop fort de la musique dans nos oreilles si on ne veut pas trop les endommager.
 

Construire un scénario sonore avec une radio locale : chamboulement des perceptions !

Nous avons ensuite rencontré Lyonel Bernard de Graffiti Urban Radio qui est venu écouter les propositions de scénario des élèves : sons de la forêt du littoral, les marcheurs en forêt, au fil des saisons dans la forêt, les sons de la forêt vue d'un oiseau, sons nocturnes. En les écoutant, il leur a dit qu'un projet qui rassemblerait toutes leurs idées pourraient convenir au festival In Ouïe : créer une fiction sonore, le lycée Nature en 2029 est abandonné, la nature a repris ses droits. Les élèves sont emballés par l'idée qui permet à chacun de retrouver ses sons de la forêt et en même temps raconter une histoire sonore. Les lieux du lycée sont définis, il faut ensuite identifier ce lieu en fonction des sons que l'on entend dans ce lieu et en parallèle quels sont les sons d'animaux que nous pourrions insérer dans ce milieu où la nature a repris ses droits. Les élèves sont très réactifs, proposent, délirent, ils sont dedans l'histoire.
 

Nouvelles prises de sons et enregistrements des dialogues

Nous allons sur notre terrain d'application favori : le lycée Nature du parking, au sous-sol, au self à l'internat et sur le toit, tous les recoins du lycée sont explorés, écoutés et enregistrés. Notre collecte de sons a été fructueuse !
 

Renommer des fichiers et écrire les dialogues

C'est reparti pour renommer les fichiers, Lyonel revient nous rendre visite et nous travaillons la classe ensemble : un petit peu de méthode chaque lieu est renommé
1 – parking – bruit de pas dans les feuilles
1 – parking – dialogue 1
Etc, il faudra compléter ce travail avec de nouvelles prises de sons sur le terrain pour enrichir notre fiction sonore. 
 

Construire la scénographie

Il reste à prévoir la scénographie : comment faire pour que l'histoire sonore soit compréhensible par le public ? Est-ce que nous mettons des images ? Si nous mettons des images, nous enlevons la magie du son qui peut nous transporter d'un endroit à un autre ? Est-ce que nous prenons des MP3 et chacun suit un parcours ? Nous risquons d'être réduit à un certain nombre de personnes à cause du nombre de MP3. Nous avons choisi de diffuser les sons dans l'amphithéâtre du lycée pour une écoute collective plongée dans le noir pour une meilleure immersion sonore. La durée de l'histoire est de 8 minutes, nous souhaitions moins de 10 minutes pour que le public reste bien concentré et prenne conscience de chaque son choisi.
 

Ancrage dans le territoire

Un vernissage sera organisé le lundi 28 janvier à 18h au lycée Nature et lancera le début du festival In Ouïe de la Roche sur Yon qui aura lieu du 28 janvier au 02 février.
 
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